Dictature de l'apparence, sexisme et hétéronormalité ordinaires

Bonjour à tous et à toutes.

Suite à une discussion concernant la dictature de l'apparence, le sexisme et l'hétéronormalité ordinaires sur un autre sujet, je vous propose celui-ci pour pouvoir en parler librement.

Je commence en disant que la dictature de l'apparence c'est source de dépression haine de soi et comportement bizarre chez beaucoup de gens, et que c'est grave et triste...

Et source de rejet aussi.

Encore hier une dame m'a dit: "Il faudra que tu trouves une fille végétalienne. Une belle fille, je ne te vois pas avec une fille moche."

Quoi ??

" Pourquoi il faut ? "
" Pourquoi devrais-je trouver quelqu'un absolument ? "
" Pourquoi serait-ce forcément une fille ? "
" Et ça veut dire quoi ça: moche et belle ? "


Je voulais mettre une chanson mais je ne la retrouve plus.

Une fille, on sort avec parce-que on l'aime...
Les autres détails ne changera jamais ça.

Je me demande sincèrement à quoi pense les gens parfois...
Les filles/mecs 'moches' ne mériteraient pas d'être aimé alors ?
La 'beauté' j'imagine qu'ils entendent par là les stéréotypes qui nous sont imposés par les médias notamment.

Malgré tout, même ces beautés stéréotypées ont du mal à s'accepter comme elles sont...
Je croise souvent des personnes qui me disent: 'tu serai vraiment bien avec quelques kilos en moins, tu penses faire un régime ?' et leur regard outré quand je leur réponds 'non, moi je m'aime bien comme ça'. Ça dépasse ma compréhension.

Je me demande parfois si ça existe l'hétéro normalité...
Cette dictature aussi est source de mal être, de non-acceptation de soi :( c'est triste, la diversité est une richesse...

Surtout, je me marre quand les beaux d'aujourd'hui auront 70 ans, il restera plus rien entre eux, puis le divorce.
Les critères de beauté sont très différent selon les pays, par exemple un profil grec (le front et le nez forment qu'une ligne) en Amérique, c'est moche, alors que je trouve ça beau.

Mise à part si la personne fait 200 kilos, n'arrive pas à marcher plus de 100m, a des problèmes de cœur et risque de mourir à cause de cela, c'est con les histoires de poids.
On me disait que j'étais maigre, maintenant je ne suis pas musclé, ça va être quoi après? Tu es trop musclé?
Après ça m'énerve de devoir répondre "reste comme ça tu es très bien" à plein de question du genre "ais-je un gros cul?"...

Dictature de tout, j'ai un pote qui veut faire de la gym, mais vu que c'est un mec, il n'ose pas, cool, non?
Une fille bonne en informatique "Oh une fille, c'est une blonde qui ne comprend pas comment brancher une clef usb ou quoi?" dans les salons de discussion, cool, non?

EDIT: Dans l'épisode 5 de la saison 6 de South Park, à la fin, Stan qui est végétarien a des micro-vagins sur la figure, il conclut avec Cartman que le végétarisme, c'est un truc de "gonzesse"...

Oui, ce qu'elle désignait par "belle" ou "moche" c'était "proche ou éloignée des stéréotypes imposés et admis comme beaux".

Omsk a écrit:

Une fille, on sort avec parce-que on l'aime...
Les autres détails ne changera jamais ça.

Ou un mec aussi.
Et qu'elle/il nous aime également.

Citation :

Après ça m'énerve de devoir répondre "reste comme ça tu es très bien" à plein de question du genre "ais-je un gros cul?"...

Ça c'est un autre problème, de fille voulant être rassurée et/ou complimentée (aucun mec ne m'a posé la question pour l'instant).

S'assumer et avoir confiance en soi ça s'apprend et c'est plus facile en collectivité !
Peut être que ça existe des forums de mecs qui font de la gym !

Si je dois poser une question à quelqu'un sur mon corps, c'est toujours à un mec.
Et un mec aussi a beaucoup de complexe, rassure-toi.

Les hommes qui font de la gym, oui ça existe, mais la gym c'est associé à un sport de fille, presque aucun homme se lance, c'est con.
Ma grande cousine, j'ai bien joué aux voitures (elle aime bien les "jeux de mec") et aux échec avec (elle est surdouée).
Ma petite cousine, je joue aux barbie et joue aux sims avec elle (enfin elle me dit quoi faire et j’exécute).
Il n'y a pas d'activité de fille ou de garçon.

Tiens, quand j'écoute du "cœur de pirate", du "Avril Lavigne", j'ai toujours une remarque comme quoi c'est de la musique de fille ou autre.
Et c'est aussi bien des filles que des garçons qui me disent ça.

Ya beaucoup de personnes qui ne se rendent pas compte qu'ils rangent les gens dans des cases !
Et quand tu les fais s'interroger sur la question, ils savent pas trop quoi répondre... parce qu'il n'y a aucun arguments à part les schémas imposés par la société.

Quand j'étais petite je jouais à la barbie, à la marchande (mon futur métier de caissière jte dis), à la corde à sauter, aux voitures, au mécano (lego, kappla et autres), aux billes et aux pogs
Est-ce que ma partie féminine et ma partie masculine sont équilibrées ?
Le fait que je n'aime pas les jupes me fait douter...

Il n'y a pas de partie féminine ou masculine chez toi, juste une partie intelligente qui sait prendre le meilleur des 2 parties artificiel.
Vive la société, dans tout les domaines!

Nous sommes tous des conditionnés, depuis la naissance jusqu’à notre mort.
Bientôt les shorts en jean seront réservés aux femmes car la mode l'a voulue.

Une petite envie de remonter le sujet parce que j'aime bien les discussions mais aussi parce que c'est toujours d'actualité...

"Dictature de l'apparence, sexisme et hétéronormalité ordinaire"

Je repensais à ça justement dernièrement, parce que j'ai emménagé dans mon nouvel appartement, branché ma télévision et je n'ai pas su quoi regarder.

Aux informations on ne nous parle que de guerres, de meurtre, de drames,et je me demande à quoi pensent les gens qui regardent tous les jours ces nombres tomber comme des épées : des dizaines de morts dans un attenta par ci, un bébé secoué par là, une fusillade encore ailleurs... Se disent-ils "je suis bien chez moi" ? Se disent-ils "oh, les pauvres ! " ? Ou se disent-ils comme moi, que faisons-nous pour changer ça ? Est-ce seulement à nous d'intervenir ? Mais que se passe-t-il dans mon pays ? Dans ma région ? Dans ma ville ? sur mon pallier ?

Bref vous allez me demander ce que tout ça a à voir avec la problématique. La réponse est pourtant simple, dans notre société nous ne pensons plus par nous même. On nous rabâche constamment ces notions de liberté, de sécurité dans notre petite bulle occidentale, notre sphère familiale idéalisée.

La liberté, la liberté d'ailleurs où est-elle dans cette société où on nous dit où aller chaque jour, quoi acheter et quoi payer, où on nous rappelle sans cesse cette "dette" que nous avons à la société pour notre sacre-sainte liberté et sécurité, mais réveillons-nous, la société c'est nous !

Non, nous ne sommes pas libre, nous nous sommes d'ailleurs nous même enfermés dans ce groupe que nous formons, ramenant à nous toute personne qui s'écarterait de la masse, construisant nous-même autour de nous notre propre cage ! Nous avons monté les murs, nous avons créé les limites, nous avons luté pour imposer nos frontières, mais quoi ? Quand bien même nous voudrions voyager, et quand bien même encore nous nous donnerions les moyens de le faire, nous avons si bien monté notre cage qu'elle nous suit où que nous allions, je parle de la cage de la culture, celle de nos "obligations". Nous sommes à la fois le prisonnier, le gardien et le juge, nous sommes la société. Nous cultivons une image de nous idéale et standardisée, nous nous imposons cette image si bien que quand chacun se regarde dans un miroir il n'y cherche pas son reflet mais seulement l'image de lui qu'il va construire et façonner. Pourquoi est-ce difficile d'accepter la différence ? Car elle n'est pas "normal", pour la société la différence est une erreur, un bug... Mais non ! La différence n'est pas une maladie ! Il faut se le dire. La cage est dans notre tête, rappelez-vous, nous en sommes le prisonnier, le gardien et le juge. La décision d'ouvrir la porte nous revient.

Hélas le gardien et le juge sont souvent corrompus par cet effet aussi curieux que puissant qu'est la masse, le mouvement, ce groupe que nous avons formé et suivi sans jamais vraiment y réfléchir. Nous vivons en société et dépendons les uns des autres et cela est et a été bien avant notre naissance, en cela nous le subissons et l'acceptons en oubliant qui nous sommes, sans jamais vraiment chercher à nous voir comme une unité indépendante de la masse.

On nous dit comment comment nous tenir, comment nous exprimer, et cela ce n'est pas nouveau et presque normal en le sens ou cela est nécessaire à la vie en communauté, mais là où les choses deviennent inquiétante c'est lorsque l'uniformisation va jusqu'à la pensé, aux sentiments les plus profonds et intimes. On nous dit quoi ressentir, quelle valeur donner aux choses, qui aimer, on nous inscrit dans un schéma idéal de vie et gare aux écarts ! Car comme je l'ai dit, si nous perdons la fidélité de notre juge et gardien, nous perdons notre liberté.

Ouah je retombe là dessus et je vois que je m'étais un peu lâchée =)

S'il y en a qui ont eu le courage de lire, ou qui ont simplement envie de réagir, vous pouvez toujours !